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Langages et médias : la réénonciation d’événements culturels

  • Oct. 2014 - Oct. 2017
  • Marion Colas-Blaise, Gian Maria Tore et C. Schall

Le projet vise à analyser un phénomène actuel mais peu étudié : la « ré-énonciation » d’événements culturels étrangers dans le contexte luxembourgeois. On s’interrogera sur les modifications de sens qu’entraîne la réénonciation d’événements culturels dans un lieu et sous une forme qui ne leur sont pas destinés dans un premier temps : ainsi, comment un spectacle de la Metropolitan Opera de New York fonctionne-il lorsqu’il est projeté dans un cinéma au Luxembourg, comment des expositions de la Biennale de Venise font-elles sens lorsqu’elles sont réunies dans un musée d’art contemporain au Luxembourg ?

D’une part, il s’agira d’élaborer un modèle d’analyse socio-sémio-linguistique novateur pour étudier la culture. À partir d’une étude complète des théories de l’énonciation, on mettra en avant – d’une manière inédite – la notion de ré-énonciation, pour cerner l’ensemble des médiations des langages et des médias, les traductions socio-sémiotiques d’un média dans un autre média, d’une pratique et d’une institution dans d’autres pratiques et dans d’autres institutions (on parlera alors de « re-localisations » et de « re-médiations », ainsi que des effets de « re-culturalisation », étudiés par une analyse des publics). D’autre part, il sera question de cerner l’espace interculturel et transculturel typique du Luxembourg, notamment dans les arts et les spectacles. Le modèle théorique élaboré sera mis à l’épreuve d’études de terrain sur : i) les réénonciations cinématographiques (au groupe Utopia) d’opéras de la Metropolitan Opera de New York, de concerts de musique pop de Londres, de matchs de football internationaux ; ii) les réénonciations muséales à travers la réexposition (au MUDAM, au CNA, à Clervaux) des projets artistiques Lady Rosa of Luxembourg, l’Atelier Luxembourg : The Venice Biennale Projects 1988-2011, The Family of Man, The Bitter Years.

Ainsi, le projet aura une double visée : il s’agira de réaliser des  études concrètes d’événements marquant la vie culturelle au Luxembourg (pouvant profiter aussi aux professionnels du milieu culturel) et d’avancer de manière décisive dans la théorie et la méthodologie de l’étude de la culture vivante dans une perspective socio-sémiotique (qui interroge les arts et les spectacles en incluant autant la complexité des dispositifs de médiations que la manière dont ils sont pratiqués par les publics).

Médiations culturelles au Luxembourg

  • Marion Colas-Blaise et Gian Maria Tore
  • jan. 2011 - déc. 2013

Le projet a étudié les dispositifs complexes (verbaux, gestuels, proxémiques, iconiques, architecturaux, technologiques) qui, dans le contexte sociohistorique et politique luxembourgeois, caractérisé par la pluriculturalité et le multilinguisme, structurent différentes pratiques culturelles et produisent différentes mises en scène de la ou des cultures. L’attention a ainsi été focalisée sur la médiation des discours politiques, sur celle du divertissement (analysée dans différents types de cinémas) et sur celle de l’art (analysée dans différents espaces muséaux). Le projet s’est proposé, tout particulièrement, de questionner les notions de spectacle et de performance.

Les hétérogénéités discursives : de l’interdiscursivité à l’intertextualité et à l’intermédialité. Une approche sémio-linguistique des discours médiatiques

  • Marion Colas-Blaise
  • Jan. 2008 - déc. 2010

Ce projet de recherche s’est proposé d’interroger le rôle de la communication de masse au sens large, qui comprend les différents discours en sciences humaines et sociales (non seulement les discours de presse, l’affiche, le cinéma, la radiodiffusion, la télévision, mais encore les discours littéraires, artistiques, historiques, philosophiques…) considérés comme des artefacts dans les sociétés modernes, l’hypothèse de base pouvant être formulée ainsi : le média ou, plus précisément ,l’intermédialité (les relations entre le support, la mise en forme, la typographie, le mode de transmission…) contribue à la production et à la réception du sens. Enfin, les discours concernés étant le plus souvent polymédiatiques, l’intermédialité mérite d’être articulée avec toutes les formes que revêt la présence (de l’)autre dans le discours, subsumées sous l’étiquette « interdiscursivité » et « intertextualité ». Tenant compte de ces paramètres, on considérera que les discours médiatiques, approchés dans leur diversité et en fonction des changements qui les affectent reflètent les choix socioculturels à la base des formations signifiantes de nature verbale et non verbale pour un espace donné et les informent en retour. Ils se chargent d’effets identitaires. La spécificité du projet a ainsi reposé sur le choix de l’entrée dans les textes et discours : la plurisémioticité des discours médiatiques, et sur la perspective théorique et méthodologique sélectionnée : la sémiotique du média articulée avec une sémiotique des pratiques culturelles, qui intègre également les questionnements de la pragmatique, de l’analyse du discours et de la stylistique. Les enjeux étaient au moins doubles : il s’agissait de contribuer à la construction d’une sémiotique du média/des pratiques culturelles qui interroge les liens variables entre les discours, les genres, les textes et les médias, un média pouvant accueillir plusieurs discours, un discours pouvant mettre à contribution plusieurs médias ; enfin, il importait d’élaborer des outils conceptuels, des catégories de description linguistiques et non linguistiques et des modèles d’analyse susceptibles de rendre compte des hétérogénéités discursives – de l’interdiscursivité à l’intertextualité et à l’intermédialité – constatées dans des textes verbaux et non verbaux, littéraires et non littéraires, en tant qu’ils renvoient à des pratiques intersémiotiques. On a interrogé les modalités de l’entrée en contact et de la gestion de discours (insérant/inséré, appréhendés dans le cadre de l’interdiscursivité), de textes (appréhendés dans le cadre de l’intertextualité), de codes verbaux (dans le cas du multilinguisme), de systèmes de représentation (rapports texte / image en-texte – référence à / discours sur la peinture, la représentation cinématographique…) et de systèmes de signes (rapports texte / ponctuation, mise en page et en forme ; rapports texte / image hors texte) différents.

Théoriser et pratiquer la sémiotique des médias

  • Gian Maria Tore
  • Jan. 2009 - déc. 2010

Ce projet vise une exploration sémiotique des médias, par des analyses multiples de corpus et une élaboration parallèle d’outils théoriques adaptés.

On envisage une recherche qui se résume en deux 2 volets complémentaires :

1)    Volet sur le média cinématographique, et de là sur d’autres médias à usage artistique. On partira d’une vaste étude de cas, sur un objet sémiotique tactique : le burlesque. A l’encontre de l’approche courante, le burlesque sera étudié non pas comme genre historique, mais comme modèle méta-sémiotique de fonctionnement de certains films très différents avant tout, mais aussi d’autres types de textualités (poèmes, pièces de théâtre, performance d’artistes…). Cela permettra :

  • l’étude d’un corpus cinématographique somme toute hétéroclite (les films ou les moments filmiques burlesques) ;
  • l’exploration d’un mode de production artistique qui touche à plusieurs praxis de production textuelle (non seulement cinématographique, mais aussi littéraire, photographique, audiovisuelle…).

2)    Volet qui étudie les médias non pas dans leur usage exclusivement artistique, mais dans leur travail de « médiation » de la culture. Il s’agit d’une contrepartie essentielle de la recherche du volet 1) sur la « médiation » de cet objet culturel (trans-médiatique) qui est le burlesque. Dans le volet 2) on envisage de ne pas choisir un case study unique et artistique, mais d’étoffer la recherche sémiotique avec une série d’analyses ponctuelles de deux autres types :

  • des textualités produites par des médias à usage très « ordinaire », tels la télévision et surtout le web ;
  • des événements culturels complexes, c’est-à-dire des textes intégrés dans des pratiques particulières, où différents médias peuvent intervenir dans un processus qu’on peut appeler de médiation culturelle, tels les cas d’un musée, d’une procession religieuse, d’un rituel politique… Ici, on choisira des objets culturels luxembourgeois.

Le but de cette articulation complexe est de situer la recherche dans l’horizon d’une sémiotique de la culture. Si notre champ d’élection reste le cinéma, nous nous soucions d’inscrire la recherche dans une sémiotique générale des médias, avec un questionnement méthodologique et théorique ouvert à la « sémiosphère ».

Rhétorique et sémiotique : de l’argumentation dans le discours, ou comment dire l’autre

  • Marion Colas-Blaise
  • Jan. 2005 - déc. 2007

Sur la toile de fond des travaux consacrés en linguistique et en sémiotique à la rhétorique, ce projet a donné lieu à une réflexion sur les traitements discursifs réservés aux dires de l’autre, sous toutes ses formes, aux stratégies énonciatives et au pratiques rhétoriques et argumentatives dans le cadre, plus largement, de configurations culturelles stabilisées. L’accent a été mis, en particulier, sur les constructions identitaires dans un contexte pluriculturel.